Sel marin désinfectant et décongestionnant, algues aux vertus curatives, ressources poissonnières concentrées en phosphore et oligo-éléments, pauvres en mauvaises graisses... Ces attributs health-friendly propulsent la mer et l’océan en source intarissable de bien-être. Si notre planète s’est jalousement approprié le bleu, c’est qu’elle en est recouverte à quelque 80%. Une manne pour les chercheurs, académiciens et autres explorateurs, qui se penchent volontiers de plus en plus sur ce curieux macrocosme que sont les fonds marins, et les découvertes pullulent, pleuvent. Il est à peine romancé d’ériger les océans en véritable fontaine de jouvence. Et si la mer avait précieusement caché jusqu’alors le secret de la vie éternelle ? Une belle utopie, qui nous oblige à plonger à 120 lieues sous les mers, là où les sons ne vont pas, pour découvrir la richesse d’un des derniers mystères de l’univers…
Eau salée : cette source intarissable de santé
Si le goût de l’eau marine connote de l’arrière-goût salin d’une bonne gorgée bue par surprise, son eau n’a pas encore révélé tous ses secrets thérapeutiques. Si nos papilles ne semblent pas différencier entre une gorgée méditerranéenne et une autre issue de l’Atlantique, la composition de cette « boisson » n’en reste pas moins très complexe, et varie d’un point à un autre de la planète.
En effet, l’eau de mer est très fortement chargée en oligo-éléments, notamment le sodium, qui insuffle cette nuance de goût assez particulière. À cet élément s’ajoutent le calcium, le magnésium et le potassium. Toutes ces molécules rendent l’eau de mer particulièrement active et bénéfique pour le corps, notamment le système ORL, garant de l’ouïe, la parole, la respiration, entre autres fonctions vitales.
Il est également à prendre en compte que si l’exposition au soleil est dangereuse lorsque non protégée, les vitamines des rayons solaires, couplés aux bienfaits de l’eau de mer, chouchoutent votre corps, et lui offrent une nouvelle jeunesse, le libérant de ses toxines et de ses frustrations. Pour en profiter pleinement, la baignade originelle, ou skinny-dipping outre-manche, s’impose lors de vos incursions ensoleillées.
Les plantes marines, un herbier bien à part
Si les plantes terrestres sont connues pour leur résilience et leur capacité à s’adapter à des milieux extrêmement hostiles, les plantes marines brillent par leurs vertus. Alors que jusqu’à maintenant l’homme avait puisé l’inspiration de sa pharmacopée sur les plantes et baies soumises à l’air libre, les horizons sous-marins sont eux aussi de véritables armoires de pharmacie, sans colorants ni additifs.
Les algues vertes sont en ce sens éloquentes, et matérialisent avec brio le paradoxe de la nature. Si certaines sur les côtes bretonnes font le désespoir des environnementalistes et amoureux des bords de mer, d’autres servent de base pour la mise au point du vaccin anti-paludisme. La Chlamydomonas reinhardtii produit une protéine particulièrement efficace dans la lutte contre le parasite du paludisme. Les micro-algues font depuis quelques années l’objet de recherches rigoureuses. Citons la micro-algue rouge Chrondrus crispus, utilisée dans de nombreux médicaments contre le rhume et les troubles viraux dont la conjonctivite.
Et la faune dans tout ça ?
Si la flore marine suscite l’intérêt des spécialistes de la santé, la faune n’est pas en reste. Bien que la pensée collective attribue au poisson de simples vertus de mémorisation, la réalité est bien plus fascinante. En effet, une grande partie des espèces marines à arêtes possèdent une chair à faible concentration en graisse, avec une forte concentration en omega-3. Riche en oligo-éléments, dont potassium, phosphore, fluor, sélénium, sodium, cuivre et zinc, le poisson est le parfait aliment pour sauvegarder ses capacités cognitives et physiologiques. Enfin, le faune océanique est une excellente source de protéines, notamment prisées par les aficionados de l’activité physique et de la diététique.
Le mystère des profondeurs
Bien qu’il ait de tout temps suscité la curiosité des chercheurs, le mystère sous-marin reste entier. En effet, plus de 86% des espèces de la planète ont élu domicile dans les profondeurs des eaux. Nous considérons volontiers l’apport pour l’Humain des animaux et plantes des terres émergées. Constater que cela représente uniquement 14% de la faune et flore de la planète subjugue… Quand la recherche s’oriente de plus en plus vers les utilisations pratiques des organismes en immersion, de nombreuses autres possibilités sont à envisager. En effet, les fonds marins continuent d’étonner, avec, entre autres, des espèces dotées d’une mémoire inscrite dans l’ADN, ou encore des étoiles de mer capables de régénérer des membres corporels entiers. La Nematostella vectensis, une anémone prisée, sécrète une toxine qui lui permet de régénérer des cellules. Scindée en deux pour les besoins d’une expérimentation, cette dernière a donné naissance à deux êtres distincts, parfaitement en vie, constitutionnellement complets et indépendants. Un potentiel qui fait rêver le corps médical…
Tout est encore à découvrir
Alors que le cycle de la vie sur terre suit sa course, paisiblement, les fonds marins sont de véritables musées. Au plus profond le voyage nous portera, au plus loin les origines remonteront. Ainsi, les chercheurs profitent de la présence de certaines espèces issues de temps immémoriaux, pour mettre au point de nouvelles molécules et compositions qui lutteront dans un avenir proche contre les agressions du quotidien. Soumis à un équilibre ténu, les océans cachent encore l’essentiel de leurs secrets, qui, espérons-le, alimenteront de nombreuses pages du livre du savoir humain, et complèteront sa connaissance de la Terre et de ses profondeurs, pour mieux s’adapter à son environnement. Si nous sommes aujourd’hui en droit d’espérer des avancées médicales d’envergure, c’est bien par l’espoir que nous portons envers les secrets des méandres marins. Gardons en tête que cet équilibre qui persiste depuis plusieurs milliards d’années, poursuivra sa course indubitablement, à mille lieux des tergiversions terrestres.
Crédit photo : Etolane
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