Une nouvelle performance de Deborah de Robertis au musée Guimet crée la polémique

Une nouvelle performance de Deborah de Robertis au musée Guimet crée la polémique

Après les scandales suscités par ses performances au musée d’Orsay où elle est apparue sans le moindre vêtement devant « L’Origine du monde » de Courbet et « L’Olympia » d'Édouard Manet, Deborah de Robertis a récidivé au musée Guimet pour rendre hommage à une photographie du japonais Nobuyoshi Araki. Et comme en 2014, elle a été arrêtée pendant la performance puis refoulée par la police. La scène s’est déroulée ce dimanche 4 septembre, au grand désarroi d’une bonne partie du public qui semblait pourtant apprécier le spectacle produit par cette artiste engagée…

Deborah de Robertis, fidèle à elle-même

Ce dimanche 4 septembre marquait la fin de l’exposition Araki au musée national des arts asiatiques (musée Guimet). Depuis ses débuts le 13 avril dernier, l’évènement a tenté de retracer les cinquante années de travail du maître japonais avec plus de 400 photographies. Pour l’ultime journée, les visiteurs ont montré tout leur engouement pour les œuvres exposées. Alors qu’ils s’émerveillaient tendrement devant la puissance dramatique des portraits de femmes ligotées selon les règles ancestrales de Kinbaku (la marque de fabrique de Araki), Deborah débarqua avec le sens théâtral qu’on lui connaît, enveloppée dans un simple kimono transparent. L’artiste s'est assis devant un mur de photographies, fidèle à elle-même, dévorant plantureusement une pastèque posée entre ses cuisses écartées, laissant couler le jus de fruit sur sa poitrine.

En face d’elle, un public médusé apprécie la performance que l’artiste présentera plus tard comme un hommage à une photographie de Araki, « Paysages avec couleurs, 1991». Evidemment, les agents de police n’ont pas hésité à interrompre la scène et à expulser Deborah du musée.

Une performance imprévue qui n’a pas forcément déplu !

Avant que la performance ne tourne court et que l’artiste ne se fasse embarquer, les visiteurs n’ont pas hésité à dégainer les smartphones pour immortaliser l’instant. Des ovations se faisaient entendre devant la performance de Deborah qui filmait les réactions du public avec une caméra GoPro vissée sur le front. En fait, l’artiste n’a pas été la seule à être évacuée. Toute l’assistance a été priée de quitter les lieux un quart d’heure avant la fin de l’exposition. Une réaction disproportionnée qui devient hélas la norme…

Pourtant, les commentaires recueillis sur place laissent croire que la performance imprévue de Déborah n’a pas forcément déplu. Lola, ne comprenant visiblement pas ce qui venait de se passer, s’interroge : « J’ai cru que c’était organisé par le musée. C’est dommage qu’ils aient interrompu, c’était vraiment tout à fait dans l’esprit de l’exposition ». De son côté, un couple de touristes italiens n’a pas caché son enthousiasme : « J’ai trouvé ça super fort, vraiment bien pensé », a déclaré Luca. Et son épouse de renchérir : « Sa façon de manger le fruit, c’était très sexuel. J’aimerais voir d’aussi belles performances plus souvent dans les musées ».

Déborah : nue et culottée

Taxée d’exhibitionniste sexuel après avoir posé nue au musée d’Orsay en 2014, les performances de Déborah s’inscrivent en réalité dans une démarche artistique, parfois sociologique.  En effet, à travers ses performances « chocs », la Luxembourgeoise porte un regard interrogateur sur notre rapport à la nudité, dans un élan expérimental, mesurant ainsi l’impact de la nudité spontanée sur le public. Glorifié par la publicité et l’art, « persécuté » dans le monde réel, le nu se heure encore aujourd’hui aux tergiversions pudibondes d’une société bienpensante, et ce n’est pas Déborah qui contredira cette assertion…

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Soumis par CHM le jeu, 09/08/2016 - 17:17